L’ « ingé péda », l’ « I.P. », l’ « ingé pédago », … en voilà des surnoms pour un métier qui peine à se faire comprendre : le métier d’ingénieur pédagogique ou instructional designer, en anglais.
Un(e) ingénieur(e) pédagogique : qu'es aquò ?
L’ingénieur(e) pédagogique dans l’enseignement supérieur se positionne en tant qu’accompagnateur(rice), ou guide, à la découverte et la montée en compétences des équipes pédagogiques. Il/elle propose généralement un accompagnement autour de trois grands axes : les méthodes pédagogiques, les outils numériques et les postures d’enseignement.
Comme le souligne Beauvais ci-dessus, la mission d’accompagnateur(rice) n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
L’ingénieur(e) pédagogique possède des connaissances en matière de pédagogie, cependant ce n’est pas un(e) expert(e) métier dans tous les domaines d’enseignement (et heureusement !). Sa mission consiste donc à guider l’enseignant(e) pour l’emmener vers une posture d’auto-analyse, de réflexion et d’auto-questionnement de ses pratiques pédagogiques. Parce que les méthodes d’apprentissage sont variées, l’éducation et la pédagogie évoluent sans cesse. Les équipes pédagogiques ont ainsi pour mission de s’informer, de s’adapter constamment afin de former au mieux les acteurs et actrices du monde socio-professionnel de demain. Pour ce faire, ils/elles peuvent faire appel à un(e) ingénieur(e) pédagogique.
Une sorte de couteau-suisse pédagogique
Le métier d’ingénieur pédagogique existe depuis la fin des années 90 et a connu une grande impulsion suite à la période de Covid en 2020. En effet, le passage du 100% présentiel au 100% distanciel a plongé plusieurs acteurs et actrices de l’enseignement supérieur dans une détresse totale, il a fallu s’adapter vite et bien pour continuer à faire tourner les établissements de l’enseignement supérieur.
Cela a permis aux ingénieur(e·s) pédagogiques de faire valoir leurs compétences en sciences de l’éducation et en numérique éducatif. La période de transition au distanciel a toutefois laissé planer le doute quant aux missions que pouvaient accomplir les ingénieur(e·s) pédagogiques, en les cantonnant aux usages du numérique éducatif. Toutefois, les missions d’ingénierie pédagogique varient selon l’établissement de rattachement et peuvent tendre vers un aspect technique autour des outils numériques, l’ingénierie de formation tournée vers les maquettes, la recherche en pédagogie, la facilitation et l’accompagnement d’évènements pédagogiques, un aspect plus juridique avec l’élaboration de cahier des charges, ou bien encore l’ingénierie de projet. De ce fait, on trouve différents profils d’ingénieur(e·s) pédagogiques et différentes fiches de poste.
Voici quelques exemples, non-exhaustifs, de ce qu’un(e) ingénieur(e) pédagogique peut faire :
- Faciliter l’usage des outils numériques (par exemple en concevant des tutoriels ou de la documentation pour aider la prise en main de certains outils) ;
- Assurer une veille pédagogique et techno-pédagogique (recueillir des données, écrire des articles ou bulletins, proposer des articles de recherche aux équipes pédagogiques) ;
- Participer à la construction de l’offre de formation (par exemple en effectuant des analyses de besoins) ;
- Concevoir et animer des ateliers en lien avec le plan de formation (organiser un atelier autour de l’approche par compétences ou de l’évaluation, susciter le questionnement pédagogique) ;
- Fournir une assistance techno-pédagogique (en répondant à la demande d’aide à l’utilisation d’outils numériques ou de matériel, comme les salles co-modales) ;
- Accompagner la réflexion sur les pratiques pédagogiques et engager les équipes (en organisant des temps de formations ou de retours d’expérience sur différentes méthodes pédagogiques – Approche Par Problèmes, Ludopédagogie, etc.) ;
- Concevoir des parcours pédagogiques en corrélation avec les enseignant(e·s) (monter un storyboard, établir un cahier des charges et manipuler le logiciel adapté) ;
- Coordonner et mettre en place des certifications ou micro-certifications au sein d’un programme (fournir une analyse des besoins, une étude de marché, proposer un rétro-planning, etc.) ;
- Et tout un tas d’autres missions.
En somme… Vous l’aurez compris, l’ingénieur(e) pédagogique possède plusieurs cordes à son arc. Afin d’atteindre sa cible, il lui est indispensable de collaborer avec les équipes pédagogiques de son établissement. À Excelia, l’équipe comporte actuellement trois ingénieur(e·s) pédagogiques, rattachés au Décanat et membres de l’équipe IdéeLab, aux compétences variées.
