C'est en Inde que Tarik Saikouk, accompagné de chercheurs indiens, a mené une étude sur les conditions de travail décentes et la croissance.
L'INDUSTRIE 4.0, UN ENJEU CULTUREL AUTANT QUE TECHNIQUE
Menée en Inde à l'aube d'une économie émergente, « des conditions de travail décentes et de la croissance », c'est vers ce 8e objectif de développement durable de l'ONU que tend l'étude de Tarik Saikouk, professeur associé en Supply Chain Management, publiée en août dernier.
Digitale, la 4e révolution industrielle a des impacts qui sont autant de défis pour l'entreprise : celle-ci doit non seulement s'inscrire dans la transformation numérique, mais aussi réussir à embarquer les gens avec elle ! La recherche s'intéresse donc à l'humain dans son environnement et démontre que si celui-ci sait s'adapter, il peut aussi prendre position quant à la coexistence avec des technologies parfois ressenties comme intrusives.
Côté méthodologie, deux études ont été menées. La première s'est basée sur des entretiens semi-directifs avec des managers, des professeurs, des experts (en contrôle de gestion par exemple) et des consultants RH pour explorer le « comment ? », recueillir leur expérience et déceler quels métiers seront obsolètes demain et quels seront les nouveaux besoins des entreprises et des personnes. Outre le recrutement de talents, l'attractivité, la fidélisation et l'évaluation, cette étude pose une question fondamentale : comment développer les compétences des personnes devant être requalifiées, et parmi elles de celles qui ne le peuvent / veulent pas ?
La 2e étude, conduite selon une « fuzzy best-worst method » (pour déterminer les meilleures et les pires pratiques), a consisté à quantifier les données qualitatives en cherchant un consensus entre tous les experts, auxquels il était nécessaire de faire appel pour pallier une littérature peu abondante. Résultat : face à une pénurie de compétences et à l'insuffisance de formation professionnelle, ce qui crée peurs et crise générationnelle, la formation et l'accompagnement sont des facteurs déterminants. De la stratégie RH en ce sens dépend la survie de l'entreprise ! Professeur expérimenté, Tarik est explicite : « Les gens pensent que toute leur vie sera basée sur leur diplôme alors qu'on a vu avec la crise sanitaire qu'il fallait développer sa résilience pour se préparer à l'inconnu ! »